Wozzeck opéra d’Alban Berg
Article by Bertrand Bolognesi from Anaclase
“Au pupitre de l’Orchestre maison, Daniele Rustioni, directeur musical de l’institution, mène une lecture des plus lestes – une heure et vingt-huit minutes ! –, dont il se plait à magnifier le caractère presque chambriste de certains passages. Tout en ne dérogeant jamais à l’urgence indicible de ce prodigieux élan, le chef italien trace un chemin plus romantique que d’accoutumé dans cet ouvrage dont souvent les interprétations préfèrent souligner la radicalité. Tout en profitant de sa structure complexe, qu’on pourra dire vitale, au fond, il livre une lecture qui met au jour à quel point cette forme-là fut imaginée en parfaite adéquation au livret, tirée de la pièce homonyme (à quelques lettres près) de Büchner. Ainsi la relative brutalité expressive se conjugue-t-elle avec bonheur au lyrisme et au mystère, tel qu’en témoigne, entre autre, le savant secret de l’ultime duo, si doux, entre une presque tuée et son presque assassin.”