Les festivals de l’été – Second point de vue: à Aix, Butterfly retrouve son Japon
Article by Marc Dumont from Premiere Loge
“Deux « personnages » dominaient, de loin, cette soirée.
A commencer par l’orchestre, d’une précision, d’une variété de couleurs et de climats due aux choix d’un chef qui connait son Puccini au point de ne laisser aucune place au sentiment facile, aux élans romantiques déplacés mais qui fait sonner la partition de façon moderne, contemporaine de ce début de XXe siècle : on y entend des échos étouffés de Richard Strauss ou de Debussy et surtout des détails qui, grâce à la disposition de l’orchestre dans la large fosse peu profonde de la cour de l’Archevêché, rendent pleinement hommage à l’écriture fouillée, précise de Puccini. La réussite de cette Butterfly doit indéniablement à cet engagement de Daniele Rustioni qui porte son orchestre à l’excellence. Hautbois, clarinettes, flûtes, percussions... ce fut un festival de sonorités, un pur bonheur instrumental.
...C’est donc un spectacle épuré, sans concession, qui s’éloigne de tout exotisme de pacotille et retourne aux sources, tant musicales que textuelles, en cette année du centenaire du décès de Puccini.”